Le 5 mars 2014, l’Emi a organisé un débat sur la situation des médias d’information en France sur le thème « Presse et journalisme : où sont les projets éditoriaux à l’heure du numérique ? ». Avec en toile de fond, la crise ouverte à Libération. Vous trouverez ci-dessous le regard de Julie Sabatier, ancienne stagiaire de l’École, sur deux heures de débat qui, de l’avis général ont été passionnantes. Nous vous invitons également à voir ou revoir les moments forts de cette conférence filmée et montée par Naima Benhebbadj ancienne stagiaire en vidéo de l’école. Merci a toutes les deux.
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Rien de tel qu’une conférence faite d’êtres humains assemblés pour échanger leurs idées. Ce mercredi 5 mars a vu se réunir dans une salle de l’École des métiers de l’information les curieux de l’évolution du journalisme vis-à-vis du web. Avec, en toile de fond, la crise à Libération. Pour introduire le débat, le directeur de l’Emi, François Longérinas, nous raconte que l’idée de cette conférence a émergé suite à la parution de cette devenue fameuse Une du quotidien titrée « Nous sommes un journal ». Une qui a suscité réflexions et échanges sur la profession et son avenir, le futur de la presse, l’économie à adopter pour l’assurer, les choix éditoriaux à orienter… Vaste programme ! Le débat était co-animé par Philippe Merlant, journaliste, co-auteur de Médias, la faillite d’un contre-pouvoir (Ed. Fayard), et par Jean Sylvestre, concepteur de supports numériques d’information, directeur de SDC Conseil, tous deux également formateurs à l’Emi. À leurs côtés, les intervenants : – François Bonnet, journaliste, directeur éditorial de Mediapart ; – Dominique Cardon, chercheur, sociologue au Laboratoire des usages de France Telecom ; – Isabelle Hanne, journaliste médias à Libération ; – Marianna Sanchez, journaliste, responsable syndicale au groupe Lagardère ; – Jean Stern, journaliste et formateur à l’Emi, auteur de l’ouvrage Les patrons de la presse nationale, tous mauvais (Ed. La Fabrique). La soirée s’est articulée autour de deux grands axes : ce que signifie « être un journal » à l’heure du numérique ; et quelles sont les stratégies aujourd’hui portées par les patrons de presse. De nos jours, l’information est répétée, agrégée, mais est-elle qualifiée, explicitée, mise en perspective, et surtout, quelle est sa valeur ? À l’évocation de la Une de Libé « Nous sommes un journal », Jean Sylvestre relève qu’il n’est pas suffisant de sous-titrer par la négative (« pas un café »…) A l’heure de « l’hyper-obésité » de l’information (terme relevé dans une discussion sur LinkedIn), nous devons nous poser la question de ce qui fait l’info. Avec la multiplicité des supports, des moyens d’expression et des réseaux sociaux, quelles offres sont proposées au public, et à quel public? Celui-ci est devenu un acteur essentiel, en tant qu’acteur-citoyen et non en tant que « colporteur de bruit. »
img_0335.jpg Du côté de l’évolution numérique, un média a su devenir rentable avec une formule payante et sans publicité : Mediapart. François Bonnet, son directeur éditorial, annonce que son site s’apprête à fêter ses six ans d’existence et compte 84 000 abonnés individuels (hors associations et entreprises, et sans compter le fait qu’un journal circule toujours dans plusieurs mains…), entre 200 000 et 400 000 visiteurs uniques par jour, 7 millions d’euros de chiffre d’affaires et 900 000 € de résultats nets. 96 % de ses recettes proviennent des abonnements. Selon lui les journalistes ne croient pas assez en ce qu’ils écrivent. Ainsi, ils aiment évoquer la « révolution numérique » : « Le terme “révolution” sous-entend de renverser les tables ; or la profession a fait tout sauf cela avec la révolution numérique, terme devenu très tarte à la crème », car incessamment répété depuis plus de dix ans. Ne connaissant pas de jeune de moins de 30 ans qui ouvre un journal papier, il considère que celui-ci est menacé, pour des raisons économiques et éditoriales. Alors qu’il y a six ans, il ne pensait pas que le quotidien était en danger. « A l’époque , le journal quotidien était le principal mode de socialisation », rappelle François Bonnet. On aurait pu imaginer que le web allait gérer le « flux » quand le papier se chargerait de l’investigation. Mais la palette de supports offerte par le numérique ouvre un incroyable champ des possibles. Aussi le directeur éditorial de Mediapart considère-t-il que « le web est aujourd’hui le lieu privilégié du journalisme de qualité ». À la différence des journaux papier, le web interpelle ses lecteurs et les incite à participer en réagissant aux articles proposés: « Ce contenu éditorial fait que le papier ne peut plus être un concurrent du web », affirme François Bonnet.
img_0336.jpg Dans le même sens, Jean Stern ajoute que nous devons réfléchir à la nature de l’information présente sur le web. « Ce n’est pas le flux qui fait le web, mais au contraire la profondeur de ses contenus », déclare le journaliste-formateur, qui voit la toile comme représentant des avancées considérables pour le métier de journaliste. Que veut-on en cherchant des informations? Le « bruit », un signal? Au vu de la quantité mirifique d’informations présentes sur le net, aucune ne nous échappe, mais ce, quelle que soit sa fiabilité. Combien de médias voit-on se précipiter sur une information, en quête de je-ne-sais-quel buzz, alors que celle-ci n’a pas été suffisamment recoupée? Selon Jean Stern, il suffit d’observer tout le bruit fait autour des événements en Ukraine pour constater les dérives propagandistes et la confusion que cela peut provoquer. Et puis, il y a les moteurs de recherche du web, les géants déterminant leurs algorithmes et imposant de la sorte une ligne « main stream » à l’ensemble des médias. Le fait est qu’avec le web, le journalisme prend parfois de sérieux aspects marketing. Jean Stern donne des chiffres éloquents : en 1973, 48 % des 15-24 ans lisaient un journal papier ; ils ne sont plus que 17 % en 2008 : « Un abandon général et massif », souligne-t-il. Des géants tels qu’Apple, Amazon ou Google représentent « des dizaines de milliers de personnes qui œuvrent dans les nouvelles technologies pour inventer ce que sera l’Internet de demain ». Ces géants ont imposé des mots-clés tels que « recherche », « marketing », « reconnaissance »… directement liés au commerce. Ces mots reflètent-ils l’idée du journalisme? L’auteur du livre Les patrons de la presse nationale, tous mauvais considère que nous devrions remplacer ces mots-clés par ceux de « surprise » (qu’est-ce qui va faire, alors que je reçois déjà des alertes de différents médias, que j’aille me rendre sur un autre site pour y lire un article ?), d’« effort » (au vu de l’extraordinaire quantité de données dont nous disposons, un effort de qualité de plus en plus soutenu est demandé aux journalistes pour les traiter) et de « partage » (c’est-à-dire l’envie de partager des modèles et des récits d’information). « Aujourd’hui le web se prête bien au format long. Un basculement de l’information est en train de se faire et offre des possibilités de renouvellement considérables, » note Jean Stern. Donc la question est de savoir ce que l’on veut : du bruit, ou quelque chose de neuf ? Et le journaliste de rappeler que « tous les projets novateurs se sont construits autour du partage. » Isabelle Hanne, la journaliste de Libération présente ce soir-là, reconnaît que la question du numérique est compliquée pour son journal. Elle tient à préciser qu’au sein de la rédaction, les avis divergent, et donc le sien n’est pas forcément représentatif de tous. Les journalistes de Libé ont pourtant été fiers d’être des pionniers en la matière, mais de façon « sous-capitalisée et sans stratégie centrale. Comme un deuxième journal un peu pauvre. » Elle pense que ce qui a manqué à Libé, c’est surtout l’aspect « recherche et développement » : quels sont les usages ? Pourquoi achète-t-on Whatsapp des millions d’euros alors que personne ne veut racheter Libé ? Où et comment ce quotidien peut-il être présent dans la vie des gens aujourd’hui ? Isabelle Hanne reconnaît qu’« on s’est contenté de dire : voilà notre offre ; si ça vous plaît, tant mieux ; si ça ne vous plaît pas, salut. »
img_0342.jpg Marianna Sanchez, journaliste au groupe Lagardère et syndicaliste, regrette que, de nos jours, on parle « de marque et non plus de titre, de client et non plus de lecteur… » En 2006, l’arrivée à la tête du groupe de Didier Quillot, fraîchement venu d’Orange, a voulu marquer un tournant numérique… sans aucun projet ! En a émergé une « obsession de monétisation » qui n’a eu pour seule suite que d’engendrer un plan social ! Le tout « sans aucun reclassement dans le numérique car l’esprit restait vieux jeu », affirme la journaliste. Dès le départ, une autre structure intitulée Lagardère Digital a vu le jour, « sorte de quart-monde du journalisme low-cost », poursuit Marianna Sanchez. Elle rappelle que les acquisitions faites par le groupe Lagardère l’an dernier ne sont pas de l’ordre éditorial, mais de type Billetsréduc. Certes le numérique se développe, mais de façon commerciale, et avec un « plan social qui nous pend au nez » : « Toujours pas de stratégie, et la même obsession de monétisation », déplore Marianna Sanchez. Dominique Cardon est sociologue. Il porte donc un regard différent sur le métier et ses usages : celui d’un observateur pertinent. Dans les années 2000 et avec l’expansion d’Internet, on a pu craindre de voir le journalisme disparaître. Or le lecteur ne produit pas d’information mais du commentaire, souligne le sociologue, ce qui « renforce le rôle du journaliste dans le sens de l’investigation, de la veille de l’actualité et des enquêtes qui y sont liées ». Néanmoins, les articles sont commentés et critiqués continuellement : « Quelque chose de nouveau se joue à travers ces commentaires » et à travers la multiplicité des formats d’énonciation, estime Dominique Cardon. Il ajoute qu’ « il y a une crise de l’inventivité. Mieux vaut réinventer que de rester sur les anciens modèles. » Évoquant les systèmes de classement des algorithmes, le sociologue estime que le débat repose essentiellement sur la visibilité : « Avant, c’était le journal qui hiérarchisait les informations. Avec les algorithmes, le rubriquage est fait dans un ordre un peu déstabilisant. Mais l’algorithme de Google n’est pas si bête que cela : il faut reconnaître l’information, parce qu’elle a été citée. Et le moteur de recherche ne s’appuie pas que sur ce seul paramètre. Ce n’est pas complètement idiot si l’on ne prend pas tout au pied de la lettre.» Le chercheur explique qu’il y a deux principaux types de reconnaissance : par les moteurs de recherche et par les réseaux sociaux. Il met en garde contre ces derniers, susceptibles de provoquer un enfermement communautaire, puisque nous nous connectons à des personnes dont nous nous sentons proches pour telle ou telle raison. À ce sujet, Jean Sylvestre relève qu’ « une rédaction doit savoir nous surprendre plus qu’un réseau social. » Au cours du débat qui suit, Emmanuel Vire, secrétaire général du SNJ-CGT et journaliste au magazine Géo (Groupe Prisma Presse), rappelle que la presse magazine représente 35 % des journalistes. Il exprime un « sentiment d’impuissance » et pose une question fondamentale : qui possède les médias ? « Le seul souci de nos employeurs et des éditeurs de presse, c’est de faire cesser le journalisme », affirme-t-il. Il rappelle que la grille de la profession n’a pas changé depuis trente ans : « On y trouve toujours le poste de sténo-dactylo, mais aucune référence à un quelconque métier du web ! » s’exclame-t-il. Un autre participant pose la question suivante : comment collaborer entre web et papier sans créer de concurrence ? François Bonnet estime que nous devons considérer Internet comme un terrain d’enquête et de reportage. Il voit dans la toile deux univers d’informations différents. Le premier univers serait celui du journalisme « de flux, de desk, etc. », l’instantanéité de l’info : c’est l’univers de la gratuité. Et il y a un autre univers « qui se structure de manière très forte : c’ est le journalisme de plus-value, univers qui va basculer progressivement vers le payant », affirme le directeur éditorial de Mediapart.
img_0340.jpg On passe alors à la seconde partie de la rencontre : la stratégie des patrons de presse et le rôle que doivent jouer les rédactions à ce niveau. Car la séparation « à l’ancienne » des tâches dans les médias (gestion et marketing d’un côté, ligne éditoriale et conséquences rédactionnelles de l’autre) est un système qui ne fonctionne plus, rappelle Philippe Merlant en ouvrant ce deuxième temps d’échanges et de débats. Jean Stern évoque le fait qu’il n’y a tout simplement pas de projet stratégique de la part des dirigeants de presse. Ou alors une mauvaise stratégie : celle du low-cost. Certains prétextent que la médiocrité journalistique serait née du web. Jean Stern, qui a croisé le patron de Ouest France quelques jours avant le débat, a entendu celui-ci déclarer : « Le web, voilà l’ennemi » ! À quoi s’ajoute le fait que, dans les années 1980-1990, la publicité a pris énormément d’importance dans la presse, jusqu’à représenter 90 % de ses revenus. Et cette foi absolue en la publicité nous livre aujourd’hui son revers. Il faudrait peut-être, avant de songer à une stratégie, que « les patrons arrêtent d’avoir peur des journalistes. » S’il y a des stratégies, elles sont différenciées. Celle du Monde n’est pas la même que celle de Libé. Le fait est que ce sont les journaux qui ont fait le choix d’investir massivement dans le web qui sont en train de gagner aujourd’hui, au prix de millions d’euros investis dans les rédactions. Jean Stern souligne que cette « méfiance des patrons à l’égard de la presse est une exception française ». Il évoque les flots de dollars régulièrement injectés dans les rédactions anglo-saxonnes et qui ont permis à ces pays le grand virage du web. Exemple, un nouveau média lancé au Canada et qui a fait exactement l’inverse de ce qu’on aurait fait en France : faire passer l’effectif d’une rédaction de 250 journalistes à 350. Le sociologue Dominique Cardon relève qu’ « il y a une crise du modèle économique alors que nous n’avons jamais consommé autant d’informations ! » Le problème du web est celui d’une infidélité constante. Et puis, « les journalistes se sont rendus malades d’un format que la publicité a dévoyé », estime Dominique Cardon. Quelques nouveaux modèles sont tout de même en train d’émerger : celui des abonnements payants, même s’il reste rare ; celui du mécénat, très répandu dans les pays anglo-saxons ; et celui du crowdfunding, encore minoritaire mais qui se développe à vitesse grand V.
img_0345.jpg Une autre question se profile : est-ce aux journalistes de repenser les stratégies ? A cela, Isabelle Hanne note qu’un journal est un ensemble de forces qui n’est pas composé uniquement d’une rédaction. Elle avoue avoir eu, avec d’autres, la vision naïve de patrons « bon pères de famille qui savaient où ils allaient, avec un budget. Nous apprenons aujourd’hui à nos dépens que ce n’est pas le cas. » La journaliste reconnaît que ses confrères de Libé ont fait preuve d’un grand conservatisme et se sont satisfaits de ne pas avoir à trop se remettre en question. Le fait qu’ils aient refusé les propositions les met aujourd’hui face à eux-mêmes. C’est pourquoi ils ont fait un appel à contributions pour tenter de dégager une vision de ce qu’il faudrait changer pour que les choses évoluent dans le bon sens. Et c’est là que les journalistes de Libération ont découvert… qu’ils avaient des lecteurs ! Isabelle Hanne considère que, chez Libé, « il y a de bons journalistes mais de très mauvais managers ». En effet, l’évolution de carrière pousse vers ces fonctions (à défaut d’une augmentation de salaire), mais les individus ne sont pas toujours formés au management. Ou bien, plus simplement, leur personnalité ne se prête pas à ces responsabilités. Chez Libé comme au JDD, les seules innovations qui ont pu advenir ont émanées de l’initiative de quelques individus motivés, mais on n’observe aucune « autre stratégie que celle du commercial », note Marianna Sanchez. « Nous sommes brimés. On veut nous faire devenir des commerciaux. Nous avons traîné des pieds. Maintenant, c’est la mode des “univers” : chez Lagardère, l’univers “actus”, par exemple ; et le maître de cet univers n’est autre que le numéro 2 de la pub chez Lagardère », remarque-t-elle. Philippe Merlant observe à ce propos que les réorganisations permettent souvent aux services de publicité de reprendre pied au sein des rédactions. Puis il demande à François Bonnet quels changements celui-ci perçoit par rapport à ses expériences antérieures à celle de Mediapart. « Je risque de fâcher, prévient-t-il. Je suis resté dix ans chez Libé et quinze ans au Monde, qui étaient à l’époque deux médias indépendants. Il y a deux crises spécifiquement françaises : une crise de l’indépendance, qui a été massivement acceptée par les journalistes ; et une crise des modèles éditoriaux, elle aussi massivement acceptée par la profession. Au Monde et à Libé, j’ai assisté à des journaux contrôlés par ses journalistes qui se vendaient. Mais à chaque fois, lors de la mise en vente des titres, on nous a dit qu’il n’y avait pas d’alternative. Or, des alternatives, il y en avait quand Eric Fottorino a décidé de vendre Le Monde » poursuit François Bonnet.
img_0346.jpg Si nous voulons défendre notre indépendance, les journalistes doivent se saisir de la question de l’économie des médias. Pourquoi les patrons préfèrent-ils acheter Whatsapp ou Billetsréduc plutôt qu’un titre de presse ? Comment prétendre à une quelconque indépendance lorsque, par exemple, quand Lagardère possédait 33 % du Monde, une clause de non-agression avait été signée ? Est-ce que Le Monde a enquêté sur Xavier Niel ? Non, mais Mediapart l’a fait. En achetant Le Monde, Niel achète de l’influence et se protège des attaques. Malheureusement cette question de l’indépendance arrive souvent une fois que la catastrophe est déjà arrivée. Il ne faut pas attendre cette crise pour réagir. Cette indépendance se construit au jour le jour, dans un rapport avec la crise des modèles économiques et éditoriaux. Le président de l’association Les Indignés du Paf, qui représente les téléspectateurs, prend la parole pour exprimer sa frustration du fait qu’il y a un grand absent dans le débat de ce soir : le public. Pourquoi ne pas lui demander son avis, puisqu’au final ce sont les lecteurs qui achètent les journaux. Que veulent-ils trouver dans tous les formats proposés par les médias ? Et quid des jeunes journalistes, des pigistes à qui l’on ne demande pas leur avis sur la façon dont leur journal pourrait évoluer, alors que ce sont eux qui devront un jour reprendre les rênes ? Du fait qu’il y a de moins en moins de journalistes dans les rédactions, pouvons-nous parler d’un abêtissement du journalisme ?
img_0351.jpg François Bonnet pense qu’il faut créer « un statut d’entreprise de presse à but non lucratif », qui pourrait permettre une gouvernance souple. L’État verse 18 millions d’euros au Figaro : « Mis à part le fait que Dassault puisse ainsi se payer des électeurs, en a-t-il vraiment besoin ? », ironise le journaliste. Il considère que « le système d’aides directes est fou. Peut-être vaudrait-il mieux créer des fonds de dotation qui pourraient financer un groupe de presse non lucratif », conclut-il. Un débat passionnant, et qui aura soulevé une foule de questions nouvelles : le diktat des algorithmes, la différenciation de traitement entre journaliste web et journaliste papier, l’indépendance et l’économie des médias… Sans oublier ceux qui font vivre nos médias : les lecteurs. Julie Sabatier

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