La formation au photojournalisme de l’émi met l’accent sur la pratique pour permettre à chaque participant de découvrir les différentes facettes du métier, et pour explorer les périmètres de la photographie de presse et de la photographie documentaire.
Au cours de ce parcours certifiant animé par Julien Daniel et Guillaume Herbaut de nombreuses mises en situation sont proposées pour être au plus près de la réalité du métier. La promotion 2019-2020 qui vient de finir son parcours, a été envoyée toute une semaine en reportage à Calais début mars. Douze photojournalistes en formation à l’émi se sont plongés dans cette ville du nord pour tenter de raconter ce territoire que l’on ne connait qu’à travers la problématique des migrants.

 

Le résultat de leur travail a donné lieu à une exposition en septembre à Parisgraphie, lieu de fabrication, de création et de réflexion autour de la photo boulevard Voltaire à Paris.
12 photographes – 12 regards singuliers :
Philémon BARBIER, Paloma LAUDET, Audrey DELAPORTE, Marion ESQUERRÉ, Léonor LUMINEAU, Elodie LACOMBE, Natalya SAPRUNOVA, Patricia MORIBE, Camille NIVOLLET, Juliette PAVY, Sophia BEDAR, et Paul LEMAIRE.
Découvrez ci-dessous la présentation qu’ils ont fait de leur travail pour le catalogue de l’exposition et une vidéo qui reprend une sélection de leurs images.
« Calais, dernière semaine “normale” volée avant le basculement dans l’ère covid. Débarqués par un venteux et froid matin de mars, chacun d’entre nous – 12 photographes en formation de reporter photographe – photojournaliste documentaire à l’EMI CFD – a pris son appareil photo pour aller explorer un pan de la vie calaisienne. Une semaine dans cette ville du Nord, pour tenter de raconter ce territoire qui, dans l’imaginaire collectif, peine à se démarquer de ses problématiques migratoires.
Regard(s) sur Calais est l’occasion d’en raconter la complexité et les histoires de ceux qui l’habitent, souvent avec fierté, ou ne font qu’y passer pour gagner leur vie ou dans leur quête d’une vie meilleure. Avec comme toile de fond les incertitudes liées à l’avancée de la pandémie, nous sommes partis explorer la ville. Nous avons voulu raconter des fragments de vies qui font le Calais de tous les jours : des routiers avalant cafés sur cafés pour combler l’attente, des dockers affairés autour des navires à décharger, des clubs associatifs préparant  leur fin d’année avec entrain, des gendarmes arpentant jours et nuits les plages pour empêcher des femmes et des hommes désespérés de prendre la mer vers l’Angleterre, des bunkers, patrimoine étonnamment fragile d’une histoire douloureuse……
Calais connaît des inégalités socio-économiques fortes et nécessitait une réelle plongée dans la vie quotidienne des habitants pour mieux en saisir l’essence : nous avons voulu raconter l’héritage des dernières dentellières, deux quartiers populaires emblématiques, Beau Marais et Fort Nieulay, ainsi que la lutte de jeunes décrocheurs scolaires pour se réinsérer dans la vie active. Le tout au rythme de la couverture d’une campagne municipale inédite. Regard(s) sur Calais est une errance dans cette ville aux multiples facettes. »