Dans le cadre de l’opération Reporter Citoyen co-organisée par l’emi et la Télé libre, six jeunes ont pris le chemin du Proche Orient il y a quelques semaines pour un reportage sur le terrain. _ Nous avons demandé à l’un d’entre eux de nous ouvrir son carnet de route. Sofien Murat. Reporter Citoyen Ayan, Justine, Ghani, Mohamed, Khalid et Sofien, 6 jeunes des quartiers populaires et apprentis journalistes. Sommes partis en Israël et en Palestine afin d’essayer de comprendre et de voir comment les révolutions arabes influencent la région. _ Au-delà de cet angle, c’est surtout nous qui avons beaucoup appris de cette région en conflits et en changements permanents. Extraits. Jérusalem, danse avec les dieux Dimanche 20 novembre, premier jour à Jérusalem, en compagnie de Jonathan, archéologue israélien qui nous fait découvrir la vielle ville et ses secrets. Premier instant dans la ville sainte, juifs, arabes, chrétiens, se partagent la ville, ses lieux de cultes ensemble. _ Une aura mystique entoure cette ville, notre guide nous amène sur le toit d’un hôtel pour contempler la ville. Les cloches des églises résonnent, au fond le dôme nous contemple; instants mystiques. Rani dit : « Jamais de ma vie, je ne pensais venir ici » John Paul immortalise cet instant avec sa caméra. Mohamed poursuit « ce matin, on a été réveille par des Alléluias, c’est incroyable ! ». _ Vingt siècles d’histoires, nous contemplent, nous sommes comme des enfants. Jérusalem, danse avec les dieux pour notre plus grand bonheur. Ramallah, la capitale « ouverte » sur le monde reduc-ramallah2.f4v Pour beaucoup, Ramallah, la capitale de l’autorité palestinienne à été la meilleure expérience de notre séjour. Nous avions des idées préconçues avant d’arriver : celle d’une ville fermée, détruite. _ Pourtant, c’est là-bas que nous avons fait nos plus belles rencontres et où les amitiés ont été les plus fortes. Ce n’est pas la ville que l’on croyait découvrir. Nous en avons fait l’expérience à l’université de Beir Zeit. _ Les étudiants de l’école de journalisme locale, nous accueillent chaleureusement. _ Une université comme on peut en voir partout, des filles, des garçons ensemble, des femmes portant le voile jouant au basket, un concert de musique. _ Le centre da la capitale, noir de monde, des voitures partout, des gens qui vivent, sourient, malgré les difficultés quotidiennes de l’occupation Ramallah malgré les contraintes est ouverte sur le monde, nous avons eu la preuve. _ Le temps d’échanger des contacts que nous sommes déjà repartis pour une autre étape beaucoup plus dure de la région Hébron, la ville fantôme reduc-hebron.f4v Le choc Hébron, voici ce que la plupart d’entre nous ont ressenti, en nous rendant sur place. _ Une ville dans la ville, deux facettes, en 1997, les protocoles d’Hébron divisent la ville en deux zones, La zone H2 sous contrôle israélien englobe les colonies et le tombeau des Patriarches, peuplé d’environ 30 000 Arabes et 10 000 Juifs, sous la protection de l’armée israéliennes. La zone sous contrôle palestinien, où vivent 170.000 autres Palestiniens, est appelée H1. Nous rencontrons Ibrahim qui à l’infortune d’habiter une maison en face d’une colonie, les colons lui rendent la vie impossible, il est un des deniers arabes à habiter la zone, qui fut jadis remplie de commerces. « Les colons, ont tous fermé » lâche-t-il fataliste, les colons ont fait fermer sa fenêtre qui donnait sur l’école, pourtant Ibrahim n’entend pas laisser sa place. Il restera quoi qu’il arrive car « ici c’est chez moi ». Du haut de son toit, un enfant de colon me salue. Ambiance. Plus tard, après une visite au tombeau des prophètes, nous pénétrons dans l’une des colonies. _ Une ville morte, un no man’s land, seulement l’armée et la police qui patrouillent dans le secteur, sont là pour nous rappeler que l’endroit est protégé. _ Des gens qui vivent entre eux, en communauté, un Etat dans l’Etat. Des affiches de propagande rappellent la présence séculaire des juifs dans la région. Comme si la colonisation avait une justification. Il faut voir cela, pour le croire, l’impression d’être dans un film apocalyptique où toute vie humaine à cessé d’exister. _ Au milieu de cette funeste visite, des enfants dans un petit jardin, ils sont pourtant les premières victimes de cette colonisation : vivre sans pouvoir rencontrer d’autres enfants, condamnés à vivre en communauté. Ces enfants furent content de nous voir, ça j’en suis certain, il y a des regards qui ne trompent pas. _ Une chose est certaine, ils y a des enfants à Hébron, ils grandiront et ils seront beaux. Tel Aviv, l’insolente Dernière étape de notre voyage. _ Tel Aviv, fut pour beaucoup une déception, après tout ce que nous avions vécu, la ville nous paraissait monotone. _ Sa plage, ses gratte-ciels, ses boites de nuits, on semble oublier que c’est ici qu’est parti un long mouvement de contestation sociale. Tel Aviv parait insolente Jean Luc Renaudie, correspondant à l’AFP, rencontré à Jérusalem, dit en parlant d’Israël : « vivre ici, c’est vivre dans la complexité » La complexité des lieux, des territoires, des rencontres, des religions, je crois qu’il n’a pas tort.