Emeric Therond a suivi la formation Graphiste en 2007, il est aujourd’hui formateur en graphisme à l’émi.
Quel métier exercez-vous aujourd’hui, et où l’exercez-vous ? Quelles sont vos principales attributions ?
Après l’Emi-Cfd, j’ai fait des piges pendant un an, en tant que maquettiste, dans quelques titres de presse. Puis je suis devenu salarié de l’un d’eux (Jeune Afrique). J’ai petit à petit évolué, jusqu’à devenir premier maquettiste après que la création de la nouvelle formule m’ait été confiée en 2011. Aujourd’hui, je suis en charge principalement de la réalisation des couvertures et du reportage de la semaine, j’interviens également sur des ensembles supposés plus complexes qui demandent un peu de création, et enfin je m’occupe de faire évoluer cette formule au fur et à mesure des demandes de la rédaction. Je travaille sur le titre principal, les hors-séries et un peu sur le titre anglophone (The Africa Report) qui appartient au même groupe de presse.
Comment appréhendez-vous aujourd’hui les évolutions de votre métier ? Et, plus particulièrement, comment pensez-vous voir évoluer le poste de graphiste ?
Nous sommes confrontés à des évolutions permanentes. Il y a celles de nos logiciels, celles des différents supports (print, web, tablette numérique, etc.), et, dans certains domaines comme celui de la presse, le besoin de s’adapter à de nouveaux modèles économiques et de diffusion de l’information. Je trouve cela plutôt intéressant, et reste vraiment persuadé qu’il y a de la place pour tous, chaque support ayant ses avantages. Pour nous, il faut juste ne pas louper le coche et garder un œil en permanence sur ces nouveautés pour ne pas être “largué”, le plus dur en définitif étant de se former. En entreprise, les directions sont souvent frileuses ou ne voient pas l’intérêt immédiat, cela demande donc un investissement personnel en temps et parfois financier (le but étant de rester à niveau sur le marché du travail).
Que faisiez-vous avant d’intégrer l’EMI ?
J’essayais d’être photographe, entre photos de scène, réalisation de books pour des comédiens, un peu d’édition, d’expositions sur des sujet plus personnels, mais surtout beaucoup de presse, essentiellement dans le domaine de l’actualité sportive. N’arrivant pas à m’en sortir financièrement, je travaillais régulièrement en parallèle dans des magasins de développement photo ou de vente de matériel.
Qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter vous reconvertir ? Pourquoi avez-vous choisi le métier de graphiste ?
Après quelques années de petits boulots et de fins de mois compliquées, j’avais la sensation que je n’arrivais à rien, que je tournais en rond dans la photo. Que nos collègues photographes se rassurent, je ne critique pas ce métier passionnant, mais dans ces professions, je pense que l’approche personnelle que l’on en a est tout aussi importante que le talent. En l’occurrence, j’étais plutôt immature et manquais de motivation.
J’avais régulièrement collaboré avec des graphistes et me suis beaucoup investi, lors de la sortie d’un livre, dans la préparation des pré-maquettes pour démarcher les éditeurs. Mais surtout j’aime la presse, je faisais de la photo d’actu, et c’est naturellement que j’ai cherché à devenir maquettiste. C’est un milieu où l’on rencontre de nombreux métiers et dans lequel je me sens bien. Aujourd’hui je suis à la bonne place.
Dans cette formation, quel est l’apprentissage qui vous a le plus marqué ? Et, plus globalement, qu’est-ce que cette formation vous a apporté ?
En fait avec le recul, je me rends compte que je ne connaissais pas grand chose, disons même rien du tout, au travail de graphiste. J’ai appris un vrai métier, dans son entièreté, et développé une certaine soif de découvertes. Pour combler mes lacunes à l’époque, je passais une bonne partie de mon temps libre en librairie ou aux expositions pour apprendre à connaître les grands noms du métiers. J’ai gardé aujourd’hui cette curiosité qui me semble indispensable.